Avec des salariés de plus en plus connectés, certains en situation de télétravail, la frontière entre vie professionnelle et vie personnelle s’amincit, voire disparaît. Une étude du cabinet Eleas fait état de 37% des actifs qui utiliseraient chaque jour les outils numériques professionnels hors du temps de travail. C’est ce qu’on appelle le blurring (blur = flou). Face à cette tendance pouvant présenter un risque pour le salarié s’il est mal encadré, le législateur s’est saisi de la question du droit à la déconnexion.

 

Qu’est-ce que le droit à la déconnexion ?

La Loi Travail votée en 2016 a établi un droit à la déconnexion, visant à protéger les salariés, leurs temps de repos et leur vie personnelle. Il s’agit pour l’entreprise de mettre en place “des dispositifs de régulation de l’utilisation des outils numériques” et “des actions de formation et de sensibilisation à un usage raisonnable des outils numériques”, à destinations des collaborateurs comme des managers.

 

Pour qui ?

Pour toutes les entreprises ! A partir du 1er Janvier 2017, les entreprises de plus de 50 salariés devront le mettre à l’ordre du jour des négociations “égalité professionnelle et qualité de vie”.(Article L2242-8). La négociation devra aboutir dans l’année. A défaut, l’entreprise rédigera une charte définissant la pratique du droit à la déconnexion. Pour les TPE et les PME ayant du personnel en forfait (heures ou jours), il sera également obligatoire d’en définir les modalités (Articles L3121-64 et 65).

Il s’agit notamment de rappeler à chacunes des parties prenantes qu’un salarié ne peut pas pas être pénalisé pour avoir éteint son smartphone le soir ou le week-end. Oui, il s’agit dans cette charte de se rappeler le bon sens ! Mais aussi de réfléchir aux process permettant de détecter les situations à risque.

 

Comment concrètement ?

Des solutions comme éteindre les serveurs de messagerie de l’entreprise en dehors des heures de travail sont plutôt radicales, et rarement en adéquation avec la réalité du terrain. Pour la mise en pratique, on s’appuiera sur les managers, ambassadeurs des règles de savoir vivre qui ont cours dans l’entreprise. Ce seront eux les premiers à montrer l’exemple, en ne répondant pas aux emails ou en ne sollicitant pas des collaborateurs à des heures tardives.

Un regard clairvoyant sur la culture d’entreprise, les habitudes qui ont cours dans la structure et l’accompagnement des managers sont les éléments clé de cette démarche.

 

 

Sources : Légifrance

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